Etre acteur de sa santé 1: la typologie selon la roue de la médecine

12/02/2020

Nous avons décrit dans la série "redevenons les artistes de nos vies" la philosophie de la révolution du coeur et le façon dont nous créons notre réalité. Nous avons aussi présenter Laputa, le système totalitaire né du rêve de la société. Cette nouvelle série d'articles est une première boîte à outils pour vous aider à gérer votre santé, à redevenir les acteurs. Etre acteur de sa santé est capital pour se libérer de Laputa et du mitote. C'est là une voie de libération et de reconquête intérieure: nous nous éveillons spirituellement et nous mettons fin à l'ingérence du système dans notre corps.

Le chamanisme offre de nombreux outils rendant autonome le pratiquant initié. Le chamanisme Ekayana intégre un système complet de yoga comprenant entre autres le yoga des méridiens, la méditation de pleine conscience, le chant des sons guérisseurs, le yoga de la chaleur interne ou toumo, l'auto-reboutement, et les voyages hors du corps, etc... Ces pratiques poussées impliquent une initiation. Cependant, des pratiques tout publics sont aussi accessibles aux personnes non-initiées. C'est ce que nous allons aborder dans cette série d'articles.

Avant de commencer la transmission, je tiens à avertir les lecteurs de deux choses importantes:

         Tout d'abord, ces outils ne présentent pas de danger ou d'effets secondaires (s'il y a des contre-indications, cela sera précisé dans les articles). Ils sont là pour vous donner une plus grande autonomie en matière de santé et vous aider à prendre soin de vous. Ils peuvent compléter le travail d'un thérapeute mais ne peuvent le remplacer.

        Enfin, je ne peux pas vérifier votre compréhension des articles et la bonne application des méthodes. Je ne peux que m'efforcer de vous les présenter de la façon la plus claire et la plus simple possible.

       S'il y a donc le moindre incident, si les résultats sont absents ou s'ils ne sont pas suffisants, je décline toute responsabilité et vous encourage à consulter un thérapeute, quelque soit sa tradition. Je vous encourage aussi venir en soin, en séance de méditation ou en cérémonie pour venir me poser des questions si vous en ressentez le besoin.


1.De l'origine des souffrances

Pour redevenir acteur de sa santé, il faut d'abord comprendre d'où vient la souffrance. Le chamanisme Ekayana porte pour cela un triple regard sur la vie, bouddhique, chamanique et taoïste. Sur cette question, l'enseignement bouddhique est notre porte d'entrée. Le Bouddha, après son éveil, a enseigné quatre nobles vérités qui permettent de comprendre les racines des souffrances.

La première est la vérité de la souffrance (dukkha). La souffrance fait partie de la vie. Nous connaissons les souffrances liées aux difficultés ordinaires et quotidiennes: insatisfaction, naissance, maladie, vieillesse, deuil, chagrin, déceptions. Nous rencontrons aussi les souffrances dues au changement, à l'acceptation plus ou moins difficile de l'impermanence, qui amène la nostalgie. Enfin, nous pouvons ressentir de la souffrance du fait de la nature de l'existence conditionnée. nous sommes une accumulation de cinq agrégats (skandha) impermanents et en perpétuels changements (forme, sensation, perception, intention/volition, conscience-connaissance).

Le deuxième vérité concerne les racines de la souffrance (sumadaya). La souffrance est due aux trois poisons de l'esprit que sont l'obscurité fondamentale ou ignorance de la vérité, aversion/colère, et avidité/attachement. Le premier poison et la source des deux autres est l'obscurité fondamentale, les perceptions erronées qui nous amène à nous attacher aux agrégats qui nous composent, à refuser l'impermanence, etc...

La troisième vérité est la cessation de la souffrance (nirodha) ou la présence du bonheur. C'est la bonne nouvelle: nous pouvons cesser de faire ce qui nous fait souffrir. Bouddha n'a ni nié l'existence de la souffrance, ni nié l'existence de la joie et du bonheur. C'est la nouvelle selon laquelle la guérison est possible. La quatrième vérité est le noble chemin octuple (marga). Ce chemin montre que la vraie solution, le vrai remède pour guérir et s'éveiller, n'est pas dans une discipline, un maître, ou un médicament, mais en nous. Ce chemin est composé de huit pratiques interdépendantes que le lama Surya Das présente ainsi:

L'apprentissage de la sagesse: la vision juste, l'intention juste.

L'apprentissage de l'éthique: la parole juste, l'acte juste, le juste mode de vie.

L'apprentissage de la méditation: le juste effort, la juste vigilance, la juste concentration.


Chaque élément interagit. Lorsque nous avons la pleine conscience juste ou juste vigilance, nous développons la concentration juste. Avec la concentration juste, nous pouvons développer la vision juste, le regard profond. Ce regard nous permet de voir les choses telles qu'elles sont c'est-à-dire non duelles et ce sans peur, sans crainte, avec amour. A partir de ce regard, nous pouvons développer l'intention ou la pensée juste, la parole juste, l'acte juste, choisir le juste mode de vie, et faire l'effort juste.La vision juste va à son tour nourrir la concentration et la pleine conscience juste.

Cet enseignement n'est pas uniquement spirituel. Il s'agit d'une véritable clé pour comprendre comment guérir et gérer sa santé. Dans les années 1970, le médecin américain Aaron Antonovsky a théorisé la salutogénèse (la manière dont nous acquérons ou conservons la santé) et expliqué les trois piliers sur lesquels la santé repose:

La compréhensibilité de notre monde à nos propres yeux

La malléabilité de notre monde à nos propres yeux

Le sens dont est chargé notre monde à nos propre yeux

Seule une vue juste, non-duelle, permet de comprendre le monde, de percevoir notre capacité d'action (la malléabilité) et de voir un sens à ce monde et aux phénomènes qui le composent. Les quatre nobles vérités et la salutogénèse enseigne une chose essentielle: nous sommes notre premier médecin. La solution amenant la guérison n'est ni dans un thérapeute, ni dans un remède ou un quelconque laboratoire mais en nous. Une vraie médecine est donc une médecine accompagnant et stimulant les capacités d'autoguérison, l'homéostasie, d'un patient lorsque cela s'avère nécessaire.

Tout comme pour la permaculture, le thérapeute aidant un patient ou une personne se soignant elle-même doit simplement travailler avec la nature, et non chercher à la contrôler ou l'entraver par des produits et des médicaments, naturels ou non. Les évènements dans la vie n'arrivent jamais par hasard et il en va de même pour la santé. Observer la nature et comprendre les racines de la souffrances est la base du fonctionnement des médecines ancestrales, que ce soit le chamanisme, la médecine chinoise, ou encore l'ayurveda.

2.Déterminer sa typologie selon le yin et le yang

Pour pouvoir soigner quelqu'un, un tradipraticien commence par déterminer quelle est sa nature, sa typologie, son terrain. Lorsque nous jardinons, nous regardons quel est la nature du terrain, de la plante, du climat, etc... La santé fonctionne sur les mêmes principes. Dans le chamanisme Ekayana, nous utilisons la même typologie que dans la médecine chinoise et un langage proche. La raison est plus culturelle que méthodologique: la médecine chinoise et ce chamanisme ont le taoïsme et la philosophie chinoise pour racine commune.

Une personne plus ou moins yang ou yin selon s'il est frileux, timide, introverti, émotif (yin) ou chaud, nerveux, extraverti (yang). Nous définissons sur cette base cinq types de terrain en fonction du yin et du yang. Pour chaque type correspond un tempérament naturel, une constitution physique, une faiblesse naturelle. Chaque type est représentable par un animal: le tigre, le cerf, l'ours, le singe et l'oiseau. Vous trouverez ici ces cinq types décrits dans cinq tableaux. Observez chaque caractéristiques et vous vous reconnaitrez assez facilement.